2,5, c'est un peu sévère, car le film est vraiment réussi (en dehors de certains raccords dé-gueu-lasses dont Cronenberg a le secret), mais on se sent surtout plus chez James Ivory que chez "Dave". Le paradoxe est qu'il aura fallu attendre son film sur la psychanalyse (assez proche de Dead Ringers souvent) pour que toute la part la plus bizarre et dérangeante de son imaginaire (symptomatique) se retrouve confinée dans le référent verbal. Un choix à la fois très cohérent et étrange. |
Dommage que le film ne s'attache en définitive pas plus à la figure de Sabina Spielrein, voire aussi d'Otto Gross, et se concentre de façon trop attendue sur la relation entre les deux figures tutélaires de la psychanalyse. Il se termine un peu au moment où l'on aimerait le voir commencer, ou tout du moins continuer, c'est à dire au moment où Spielrein s'émancipe de Jung et Freud pour développer sa propre théorie et pratique en Russie. L'exploration de cette voix divergente qui mettait en avant la libération sexuelle me semble assez peu connue et on peine un peu à comprendre comment l'auteur de Videodrome, Dead Ringers ou Crash a pu passer à côté de ce sujet Il aurait alors sûrement fallu trouver une autre actrice que K Knightley pour interpréter le rôle mais cela aurait sans doute donné au final un film plus stimulant à tous les niveaux ! |
2,5 je pousse à trois pour équilibrer. |
Des évènements devenus journaux, articles et lettres. Un matériel synthétisé en un livre. Un livre adapté en pièce. Une pièce adaptée en film. Pas étonnant que le résultat ne soit pas très cinétique. Trop rarement, les raccords viennent souligner les articulations des conversations. C'est dommage, car la qualité du texte et des interprètes se prêtait bien à un filmage de la parole rigoureux et productif. |
2,5, et comme Luluc, je pousse vers le haut pour équilibrer la barque. Deux problèmes pour moi: 1. comme le dit Rico, le parcours suivi par les sources du film pèse sur la "cinématicité" de celui-ci. On sent la pièce de théâtre derrière, on sent les lettres, carnets de notes dépouillés pour donner de la matière à l'histoire racontée. 2. Un dosage pas convaincant entre drame fictionnel dans lequel on essaie de faire (re)vivre des êtres de chair et de sang et exposé didactique sur un moment clé de l'histoire de la psychanalyse. Maintenant, ça tourne tout de même bien, notamment grâce à des acteurs tout à fait dans le ton. |