Film: Centurion

Charles-Antoine () a dit:
Je note un peu sévèrement. La réussite de The Descent m'a sans doute fait placer trop d'espoirs dans Neil Marshall, le réalisateur ne retrouvant jamais dans ses deux derniers films l'état de grâce qui avait fait la réussite incontestable de son incursion dans l'horreur spéléologique.

Assez proche par le contexte du King Arthur produit par Bruckheimer, ce Centurion déçoit donc quelque peu, mais sans foncièrement démériter. Peut-être lui manque-t-il une vraie trame. En même temps, les personnages sont vraiment classes, les scènes de combat extrêmement brutales et j'aime beaucoup la fin retenue.


Laurent () a dit:
certes, il y a cet imaginaire hard rock cher à Marshall (Olga K. c'est limite, la guerrière picte-Metallica, c'est pas possible), mais tout de même que cet homme a le sens de l'action haletante, de la plongée dans le primitivisme brutal. Un 13e Guerrier en pulp!
En plus la perspective mythologique (en gros New World) déroule sans anicroche.
Et Fassbender! Respect.


Jean-Luc () a dit:
2,5


Frederico () a dit:
Je reconnais au film une certaine ambiguïté (les héros sont clairement dans un camps, celui de la multi-culturalité de(s armées de) Rome, mais les pictes sont quand même ceux avec le casus belli - ils ne posaient des bombes nul part avant qu'on vienne leur apporter la Civilisation) et une rupture avec les conventions assez rafraîchissante (on ne sauvera pas McNullty, on aura une fin qui sort des sentiers battus en y retournant littéralement). MAIS en même temps on se gratte la tête devant ces soldats qui ne questionnent à aucun moment leur engagement autrement que sur le mode du: "Mais qu'est-ce qu'on fout là? On se les cailles!" et que du point de vue picte les romains c'est crime de guerre sur crime de guerre (sauf erreur, assez peu historiquement correcte). On est surpris aussi de voir les United Colors of Benetton prendre de façon canonique le chemin le plus directe vers le rally du Ku Klux Klan.

Le problème c'est que outre ce bilan équilibré à peu près tout pêche. Degré zéro du découpage de l'action (la grande bataille dans les bois en est presque comique: pas un plan n'est monté avec un autre, aucun espace n'est construit). Piètres chorégraphies et acteurs patauds (le combat West vs Kurylenko c'est assez triste). Plus embêtant: ce qui forme le corps du film, la poursuite, est écrite avec les pieds. C'est pas sorcier pourtant: il faut trouver des péripéties pour que ça fasse l’accordéon entre poursuivant et poursuivis. Qu'est-ce qu'il nous trouve le Marshall... la falaise où on saute dans l'eau... bravo, très original. Une deuxième? A ben non. Il y a un échange d'escarmouches dans la nuit et miraculeusement les héros survivants se retrouvent avec une pleine journée d'avance. Ça doit être les rites funéraires... Une fausse piste? Un piège? Un gars qui se sacrifie? Non? Un problème chez les pictes peut-être? Ça aurait permis d'étoffer un peu le personnage de la traqueuse et donc de ne pas avoir à la faire muette après avoir réalisé qu'on ne lui avait pas écrit une seule réplique...

Malgré les yeux magnétiques d'Imogen Poots (déjà vue en teenager dans 28 weeks later) et malgré le fait que tout cela se regarde sans ennuis, je n'irai pas au-delà d'une étoile. Oh et quelques bon mots aussi genre "She must be a good scout if she managed to find your dick!" ou "Around here courtesy forces us to tell someone when he is peeing on his breakfast".

Mais sérieusement: l'introduction du cuisinier avec le picte qui vient de nul part pour se prendre le hachoir dans la tronche... c'est Astérix et Obélix.


Frederico () a dit:
Etrangeté de la grande machine à produire des scriptes, voilà un film qui pourraît être la suite de Centurion: