Film: Wall-E

Charles-Antoine () a dit:
Idem que Luluc pour la notation: 2,5. Je dois avouer que j'y suis un peu allé en traînant les pieds, mais le résultat plastique et humoristique est plutôt étonnant, avec des passages très réussis, comme la première partie du film, presque intégralement muette. A cela s'ajoute tout ce dans quoi Pixar en est venu à exceller: animation, sonorisation, recyclages des références de tout bord (de Sisyphe à 2001, en plus de I am Legend), délire burlesque (surtout pour le court-métrage), caractérisation, etc.

Autrement, côté discours, c'est la tarte à la crème habituelle, que l'ensemble des critiques que j'ai pu lire ou entendre (du Temps aux Inrocks en passant par France Inter) s'est prise à la figure: non, le grand bouleversement n'a, une fois encore, pas eu lieu et il n'y a rien de subversif dans ce discours et encore moins de technophile. Tout le film est au contraire empreint d'une imagerie technophobe d'une négativité rarement égalée, les humains sont de gros légumes rendus impotents par le consumérisme et la culture de masse alors que le mythe de l'Amérique se résume à une terre agricole, édénique et abondante, etc.

Dans ce contexte, l'humanisme supposé du personnage clé Wall-E ne se fonde que sur son anthropomorphisme. De plus, tout ce qu'il cherche, c'est à réinscrire l'artefact féminin de la technologie post-industrielle (en gros, un I-Pod) dans des schémas romantiques archaïques (voir la référence répétitive à Hello Dolly) dont le rituel de danse devient le mode de conversion emblématique. Voir également toute la symbolique attachée à la plante, synonyme du pouvoir génésique humain, que seul Wall-E peut découvrir ou vraiment porter...

Pour résumer: un lourd plaidoyer en faveur d'un retour aux sources, sous forme d'un passé agraire utopique, agrémenté d'une légitimation de la consommation d'I-pod... Du Disney, quoi!


Jean-Luc () a dit:
Un peu sévère, plutôt deux et demi.