Il y a un critère d'appréciation assez simple pour les comédies: ai-je ri? Oui. Souvent? Oui. Fort? Non. Là, on est déjà à une étoile. Ensuite il y a une question globale pour tout film: Nick Nolte joue-t-il dedans? Oui. Donc deux étoiles. Bravo! |
Si je suis l'adage de Fred (bonne comédie = nombre de rires), ce film n'est pas terrible, puisque mon dernier rire franc (sur deux) est intervenu à la fin des formidables bandes annonces (Kirk Lazarus in Satan's Alley, mer-veil-leux; premier hurlement de rire: «The same man is about to make a difference again… … … again!) Pour autant, le film n'est pas complètement détestable, surtout en raison du développement de la rivalité entre acteurs d'action et Actor's Studio (Stiller-Downey) qui sonne assez juste; ainsi que de la représentation d'un monde hollywoodien vulgaire et menteur (plus du côté de Hollywood que du Vietnam d'ailleurs… bonne vieille opposition entre le pouvoir centralisé et le terrain) … Il y a aussi cette magnifique séquence: une scène de théâtre disposée en plein camp dans la jungle, où l'on demande à Tug Speedman de rejouer sur les planches des passages de son sous-Forrest Gump! Il y aurait aussi matière à une jolie analyse de la manière dont la Guerre du Vietnam et ses mythologies cinématographiques, d'Apocalypse Now à Platoon, sans oublier le backlash reaganien incarné par Rambo II, sont ici retravaillées, dans un contexte où règne désormais le simulacre. A cet égard, il y a enfin dans ce film une (autre) belle idée: le vertige d'une guerre où l'on croit jouer, mais qui est en fait vraie, mais qu'on gagne quand même avec du matériel pyrotechnique de cinéma. Tout cela renvoie évidemment à la déréalisation progressive de la guerre (dont la Guerre en Irak a à la fois constitué à la fois l'apogée - l'invasion millimétrée avec armes sophistiquées et médias incorporés - et la démonstration des limites - torture, massacres, attentats: l'horreur à échelle individuelle est de retour!) On la met donc à distance sur le mode «la vraie guerre, c'est pas pour jouer, les gars»; mais pour finalement reconduire l'héroïsme naïf et la bravoure - le film est donc très très proche du film de Ridley Scott sur l'opération ratée en Somalie… D'où ce personnage intrigant, mais au fond emblématique, de Nolte, consultant militaire qui joue au dur; dont on découvre qu'il n'a jamais participé au combat (Bush?); mais qui finit quand même par se révéler un héros! |
un film bien trop sage ! d'accord bien sûr avec Vince sur l'aspect réflexif mais ça ne va quand même pas très loin en fait c'est l'illustration parfaite d'un trop plein de numéros comiques qui nuit en définitive au film lui-même |
Certes, pas aussi foutraque, débridé et palpitant que The Zohan, mais mieux construit, avec une idée assez bien tenue jusqu'au bout de traiter les rapports entre fiction et réalité. On part d'un récit véridique qui doit donner lieu à une transposition fictionnelle. Mais le récit véridique s'avère être une fiction absolue, qui au bout du compte conduit des acteurs à concrétiser dans le réel la réplique quasi exacte de leur script fictionnel. Un joli jeu de miroirs en somme, pas nouveau, qu'un autre réalisateur aurait sûrement su porter à des sommets esthétiques inespérés (De Palma?). Mais pour une comédie, c'est pas mal. D'autant plus que ceci se double du parcours de Stiller-Speedman, forcé de rejouer face à un public exigeant toutes les scènes de son film raté-mais-qui-aurait-pu-lui-donner-la-reconnaissance... Cette réflexion sur le statut de l'acteur "commercial" (Stiller/Black) face à l'acteur de classe AAA (Downey Jr.) donne également au film une certaine épaisseur – autobiographique? Enfin, malgré un certain manque de rythme et de folie comique, restent tout de même – après la nuit de sommeil – quelques images et quelques bribes de dialogue bien torchés. |