Rosario Dawson + le sourire de Vanessa Ferlito + les cheveux de Syndey Poitier (à ne pas confondre avec son père Sidney Poitier!) dans un coktail de bullshit au fun ou de fun au bullshit, on ne sait plus trop.... |
Après l'atténuation de l'effet "cartel" prise en charge par Lolo, je peux reveneir à ma cotation initiale: 3 étoiles! --- En effet, d'abord un peu irrité par l'éternel style nostalgicofétichiste de l'ami Quentin, par sa fidélité indéfectible à ce cinéma de la conivence qu’il a aidé à érigé et qui a sans doute atteint ses limites au début des années 2000, j'ai ensuite été progressivement séduit par la structure en diptyque du film, avec sa première partie en forme de "Terminator 1" et sa seconde partie placée sous le signe de "The Revenge of Sarah Connor", par ce passage d'une facture 60's/70's à un mode filmique plus 80's, par ce récit centré sur une la machine masculine insensible et tueuse virant, dans un seconde temps, au masochisme masculin pathétique et dérisoire (extraordinaire Kurt Russel gémissant dans sa voiture). Mais, outre la qualité des dialogues et de la musique (toute référence à Blow Out ne peut être que du meilleur goût), l'intérêt du film gît selon moi dans la traitement de la question de la réification féminine via sa captation photographique: jouissance de la femme objet dans la 1er partie du film (cris de joie devant les billboards de Julia, meurtre prémédité annoncé par les photos, séquence de lap dance...) qui se transforme en une mise à mort rituelle, alors que la seconde partie raconte la reconquête que ces femmes ont opéré en sortant de la photo (maîtrisant littéralement, à la fin, le champ de vision), avec le triomphe des deux cascadeuses ainsi du personnage de Rosraio (seule capable d'exploiter sa copine mannequin pour tromper le vendeur d'auto...). A cela, j'ajouterai que Tarantino avait dû snifer bcp de colle avant de donner son interview aux Cahiers, pcq la différence avec la version US ne situe pas du tout dans la suppression de la référence aux photos (toujours présente en fait), mais dans l'absence de la scène de lap dance (finalement refusée à Stuntmann Mike) ainsi que de toutes les scènes qui précèdent l'arrivée de Zoë à l'aéroport! |
Peu après la vision en salle, 20 juin 2007: Impossible pour moi de m'intéresser à cette suite de bavardages dénués de tout intérêt; et j'ai pourtant cherché à différents niveaux : ni esthétique, ni humoristique, ni spectaculaire… seule une actrice, comme vous le verrez, apporte quelque grâce éphémère mais précieuse à ce film absolument misérable. Le dispositif de départ ouvre pourtant des perspectives : belle structure bipartite où l'immersion voyeuriste dans une Anschauung fantasmatique, déformée et machiste de la psyche girly (telle que perçue par un serial killer/double du cinéaste fétichiste-maso, jusque dans la forme filmique), se reformule, après une pause épurative N/B, en reprise violente du pouvoir. L'un et l'autre pôles exploitant systématiquement la même topique automobile. Mais tout cela est en fin de compte tellement mal fichu, et si médiocrement incarné! Peut-être s'agit-il de l'hommage ultime: un film de merde pour évoquer des films considérés comme des films de merde. Prenez justement cet axe «citation, référence, postmoderne, et tout le tralala» : il est invraisemblablement faible; les effets sont tout simplement dénués d'imagination, reposent sur des emprunts littéraux et sinistres. Désormais dépassé sur un terrain cinéphile qu'il a pourtant contribué à faire connaître (cf son label de qualité pour d'innombrables éditions vidéo), Tarantino opère à la manière d'un étudiant contraint à un exercice scolaire et se rendant à la médiathèque du campus pour prendre les dvds classés sous «Exploitation cinema, 1960-1980» et la compil' soul stax sympa rangée juste à côté - je me suis par exemple senti tellement gêné pour ce pauvre Quentin lorsqu'il nous balance la version xerox d'une très belle scène d'un giallo célèbre (avec la même musique (!), celle qui colle au regard du tueur prenant des photos de ses futures victimes). Le problème central est la pauvreté du verbal, assurément l'axe fondamental autour duquel s'organise l'ambition artistique du film : tous ces dialogues qui ne parviennent pas à s'imposer, flow déficient dont on perçoit bien les velléités rythmiques ou comiques, les tentatives d'exaspération ou de chute, mais qui échouent inexorablement, les unes après les autres, à soulever un semblant d'attention (du moins le mien)… quant à la dimension «attractionnelle», pas grand chose en somme : lap dance ignoble (ou même pas ignoble, devrais-je dire); poursuite en voiture interminable… pourquoi s'infliger cette forme de répétitivité ni fun, ni envoûtante, ni productive de sens, ni sexy, ni conceptuellement chiante… Certes, il y a la scène bien dégueulasse du crash, suivie de l'excellent dialogue avec le shériff dans l'hôpital, qui marque la séparation entre les deux parties du film et relance un peu l'espoir; il y a, en amont, les deux créatures attachantes campées par Rose MacGowan et Kurt Russell, qui illuminent brièvement le film et qui signalent l'existence d'un autre niveau de jeu possible, mais réduit à un étalage de gueules grimées face à des tchatcheuses inconsistantes, improbables cascadeuses cinéphiles, autant d'actrices de second plan, sans grand talent, même plastique (OK Frederico, peut-être Poitier, pas trop mal sur ce plan-là). C'est bien dans ce secteur-là que la soi-disant magie tarantienne en reste à la déclaration d'intention, aux “belles paroles“. La preuve par l'exception: Rosario Dawson, pointure charismatique qui nous signale ce qu'aurait pu ou dû être Death Proof. Dans tout ce film, je ne vois en effet de positif, essentiellement, que la présence, totalement disruptive au milieu de cette morne plaine, de Rosario Dawson. Le tempo s'en ressent incroyablement, du moins dans quelques séquences où elle parvient à tirer enfin le texte vers le haut, à en révéler certaines potentialités: ainsi lorsqu'elle confrontée aux deux copines qui veulent l'embarquer dans leur «Ship Mast»: pas un demi-sourire, pas un snap, pas un regard en coin, pas une intonation falsetto, pas un rire rauque qui ne soit parfaitement exécuté, en phase avec l'art soudain retrouvé du Maître-dialoguiste… Il est vrai qu'alors, la brève rencontre qui suit avec le vendeur de bagnoles m'a arraché alors un seul et unique rire (lorsque Dawson se retire et dévoile la présence de la 4e fille en train de dormir). Le lendemain, 21 juin 2007: Affreux: seuls les bons plans, les bonnes idées me restent en tête, comme si l'antipathie profonde suscitée en moi par les scènes de palabres et de cafés, bref l'expérience pénible de la projection (ennui, irritation, fatigue…), s'était un peu estompée… Et si tout ce qui était pas trop mal (en gros, la partie centrale, y compris la séquence située devant le grocery store quand le killer vient observer les deux victimes potentielles, rendues aveugle et sourde dans leur véhicule, magnifique approfondissement de la problématique du regard travaillée auparavant dès le moment où Butterfly s'aperçoit du manège de Russell) était la part I de Grindhouse? Et que tout ce qui m'a fait atrocement chier (le blabla besides Rosario's) était du remplissage à partir de chutes pour la sortie européenne? Les geeks de l'analyse comparée peuvent-ils me renseigner? En attendant, je monte ma note d'un point, à bof donc! 22 juin 2007, Alors, en fait, according to geeks, la très belle séquence du grocery store ne figurait pas dans la version Grindhouse? Pas de rêve donc d'un Death Proof plus beau, plus parfait… A part ça, un film qui suscite autant le débat (et qui offre un aussi bel exemple de gestuelle) mérite quand même une étoile (pour toi, Rosario!) Août 2007, Désolé, lovely Rosario, mais c'est quand même trop faible en regard de Planet Terror… |
Rosario, me love you loooong time ! |
J'ai un peu le sentiment de surnoter... mais il est vrai que la dernière demi-heure est tellement jouissive que ça donne envie de voir dans "Deathproof" un grand film. Il y a de belle idées un peu partout. Une bande-son bien choisie. Mais ces putain de dialogues à la con! Cette fois, ils sont vraiment ratés, ça n'atteint jamais les sommets du footmassage ou du you don't tip des tarantineries précédentes... D'accord, ça construit les identités des deux groupes de girls, ça nous indique qui va se faire bouffer par l'ogre et qui s'en sortira. Mais pas besoin de tirer autant sur la corde; Quentin aurait pu laisser beaucoup plus de place à des scènes dynamiques. Ah, mention pour le cast, tout de même, pour QT également dans la peau du barman. |