that's how much I care! |
On pourra discuter de tout cela mercredi, mais pour aller vite et sans pour autant tomber dans l'euphorie ou le triomphalisme, je dirais que je ne suis pas aussi pessimiste que Lolo sur les conséquences de cette élection. L’habileté du coup qui a été porté à l'UDC via l'évincement de son leader est à mon avis d'autant plus enthousiasmante que celui-ci a été porté précisément là où il fallait: au symbolisme ultra simpliste d'un parti qui ne cesse de jouer sur des symboles caricaturaux et dont c'est le seul mode de communication. Difficile en effet de jouer la stupeur après six mois de publicité dans les journaux pour annoncer la fomentation d’un complot. Enfin, il suffit de regarder l'état de décrépitude dudit leader lors des récentes interviews concédées, style vieillard sénile et ânonnant au lendemain d'un infarctus du myocarde, pour prendre la mesure de l'efficacité de l'attaque. Mais je conviens néanmoins qu'à partir de là, tout reste à faire. Cette opération ne peut en effet s'avérer décisive qu'à la seule condition que les autres partis sachent capitaliser sur les acquis qu'ils viennent d'obtenir, c'est-à-dire l'exposition des faiblesses de l'UDC, le parti, comme Laurent le rappelle à bon droit, du grand écart permanent et de l’ignorance des contradictions. Parmi ces faiblesses, il y a d'une part les divisions d'un parti dont une des forces était justement de fonctionner comme une bloque (inutile de rappeler ici le rôle unificateur du leader ainsi que du parti dans la tradition populiste ou d'extrême droite). D'autre part, la marge réelle dont ce parti jouit dans le cadre de l'action politique quotidienne. On le voit à l'annonce de son régime d'opposition: aucun changement aux plans parlementaire et cantonal, seulement au niveau fédéral (quelle différence en somme avec 2004-2008?!?). Enfin, son tomber dans l'utopie d'une Suisse UDC-free, il faudra que le PDC et les socialistes (aucune chance du côté des radicaux, à moins que la frange Couchepin l'emporte) parvienne à produire un discours qui, en même temps que de traiter les problématiques d’importance, soit à même de reformuler les faux-débats identitaires lancés par l'UDC en vue de canaliser le ressentiment sur lequel il capitalise… |
Pour garder mes distances avec Robert |
Un arrangement plus esthétique que politique. Virer un homme ne suffit pas! Il faut se débarasser du parti qui le soutient! Passée l'allégresse liée à l'éviction de Blocher, je suis très très inquiet: tout cela ne va-t-il pas favoriser l'UDC, désormais respectable via le dévoilement d'une aile “modérée“ incarnée par Schlumpf? Cette alliance des contraires sous la même bannière, à la fois in et à l'extérieur du système, représente paradoxalement une menace plus importante qu'auparavant de la part de l'UDC: «nous tenons tous les discours possibles, pourvu que vous votiez in fine pour nous!» La solution réelle: gouverner visiblement sans l'UDC! Ou une exclusion réelle et effective des deux conseillers fédéraux actuellement labellisés UDC (création par Schlumpf et ali d'un nouveau parti, etc.) Exclus soit par leur parti à l'échelle nationale, soit par le gouvernement lui-même (on mettrait par exemple un vert et un PDC supplémentaire à leur place…) |
vous remarquerez que cette entrée se situe logiquement entre le dyptique de To et "Elisabeth Kopp - Eine Winterreise"... |