Film: Up

Charles-Antoine () a dit:
Hormis la virtuosité technique du tout et une certaine érudition quant aux codes du cinéma classique, je ne comprends décidément pas l'enthousiasme, pour ne pas dire le culte, que suscite toutes les productions Pixar chez la presse "spécialisée" (rappelez-vous les commentaires dithyrambiques à la sortie de la projection cannoise...), particulièrement au regard du dédain au mieux aimable qu'elle avait pour les dessins animés Disney. C'est fondamentalement exactement la même chose!

Ce qui m'a attiré dans ce film, c'était surtout la singularité de sa proposition et la dimension poétique qu'elle pouvait revêtir: en gros, un vieux qui part dans une maison accrochée à des ballons... Je ne me faisais pas pour autant trop d'illusions non plus, mais attendait au minimum une touche d'originalité, quelque-chose qui suscite l'étonnement ou une forme de surprise...

Au final, l'arnaque pure et dure: toute l'énergie du film est d'entrée de jeu mise au service de la réintégration de cette dite "singularité" au sein des rouages les plus éculés de la production Disney: la bad guy, le centre de commande, l'anthropomorphisme, les tonalités mélodramatiques à la subtilité d'un escadron de panzers, les vertus virilisantes de la nature, l'exclusion des femmes...beurk!

Mais bon... peut-être que l'intérêt pour cette firme et ses produits tient justement à ça: la capacité de donner l'impression d'assister à quelque-chose d'original ou de particulier tandis qu'on vous refourgue en réalité toujours les mêmes antiennes. Mais il a sans doute beaucoup d'autres facteurs explicatifs à prendre en considération, comme tout le soin qui a été apporté dès ses débuts par Pixar à la construction d'une image d'outsider articulée à l'"empire Disney", leur sempiternelle laïus sur le mode "David et Goliath" qui constitue le fer de lance discursif des Lasseter, Stanton & Co.

Ou alors, c'est juste moi qui suis vraiment devenu un vieux con... une hypothèse à ne jamais sous-estimer.