2.5. Difficile de ne pas penser aux frères Coen (le sud, les personnages butés, le goût pour une forme d'humour noir, Frances McDormand...). On sort heureusement de la trop forte caricature vaine, dans la mesure où chaque personnage principal, même le plus neuneu, a droit à sa rédemption. Et le film a la justesse de se terminer de manière "ouverte", ce qui le fait gagner en légèreté. Certaines scènes sont goûtues, quelques dialogues sont bien torchés, et l'escalade dans la violence est assez bien gérée, avec également une série de malentendus qui mettent en perspective cette question de la violence. Le film est néanmoins plat visuellement, voire laid. Pas sûr qu'il laisse des traces mémorielles durables. |
Ça moissonne au BAFTA avec meilleur film, meilleur film grand-breton (?), meilleure actrice principale, meilleur second rôle masculin (pour Rockwell - qui en fait pourtant un peu beaucoup à mon goût - avec Harrelson aussi en course) et meilleur scénario original. N'en déplaise à Vincent que je trouve un peu dur pour le coup (la structuration de l'espace pour la révélation des panneaux? Le plan-séquence de la visite amicale du flic bas du front chez son voisin d'en face?), le film concourait aussi pour la meilleure photo (gagné par Bladerunner) et la meilleure réalisation (gagné par Del Toro). Ça m'étonnerait que ça moissonne autant au Grottino, mais on rit, on pleure, on grince des dents et même si le récit se relance parfois artificiellement et que c'est écrit assez scolairement (Foreshadowing: The Movie) on reste bien accroché. Il y a un moment que j'aime particulièrement, c'est quand dans une séquence d’engueulade le goût des protagonistes pour les bons mots politiquement incorrectes chargés de poison va trop loin. Les mots sortent et aussitôt le personnage réalise qu'il y a quand même une ligne rouge. Le film aurait gagné peut-être à avoir la même prise de conscience parfois notamment avec tout ce qui à trait au personnage de Dinklage (qui en fait aussi des wagons pour le coup). |