Film: Dopo la guerra - Après la guerre

Frederico () a dit:
Plutôt un beau film durant 95% du métrage (enfin... il faut dire bitage pour le cinéma digital?). Le point de départ m'a laissé un peu dubitatif: un universitaire assassiné en 2002 par un commando d’extrême gauche. Vérification faite, c'est inspiré par l'assassinat en 2002 de Marco Biagi, conseiller économique du ministre du travail du gouvernement Berlusconi, revendiqué par les nouvelles brigades rouges! Au temps pour moi!

Dans le film, les meurtriers se revendiquent d'un groupe des années huitante, dont les membres sont en exil en France, au bénéfice de la doctrine Mitterrand (non extradition des activistes d'extrême gauche si tant est qu'ils ne se servent pas de la France comme base arrière et qu'ils ne soient pas impliqués dans des crimes de sang), qui justement s'effrite dans ces années là. Le récit s'articule alors entre un des exilés et sa famille. Ceux restés en Italie avec qui il n'a plus de contacte, mais qui soufrent de voir ce passé resurgir, et sa fille française qui se retrouve embarquée dans une cavale sans qu'elle y soit pour rien. C'est assez classe avec un cast très bien trouvé.

Malheureusement, un Deux Ex Machina final plie l'affaire de façon frustrante et, pire, propose un discours assez dégueulasse.

SPOILER SPOILER
Là où l'exilé propose que la résurgence de violence est le résultat indirect du fait que l'Italie n'a pas fait le travail sur elle-même nécessaire pour comprendre et digérer les années de plomb, les scénaristes préfèrent le passer littéralement sous le bus. Le film fait donc l'ablation de cette tumeur, pour permettre à sa famille. apaisée, de se rassembler.
SPOILER SPOILER
Dans une belle séquence d'interview, l'exilé dit "J'ai fait la guerre contre l'Etat Italien et je l'ai perdue." En sortant du film on se dit que la défaite a été encore plus cuisante que prévu...

3 étoiles moins une étoile.


Laurent () a dit:
Ce film est à mi-chemin d'un film politique italien et d'un teen movie arthouse à la française…

Je suis d'accord complètement avec le point de vue de Frederico, sauf que… je ne me rappelle plus trop la fin. Du coup les bons souvenirs (le plaisir de retrouver l'excellent acteur italien qui joue aussi, cette année, le diplomate obèse de L'ordine delle cose, et le charisme de la gamine me feraient presque monter à 3!)