Vu au FIFF Je m'octroie le droit de tricher et de mettre ce film Argentin de 2008 au Grottino car c'est le meilleurs film que j'ai vu au FIFF cette année (avec deux ofnis cultes iraniens The Runner et The Death of Yazdgerd). C'est également un OFNI, une sorte de film-monde où en plus de quatre heures divisées en trois parties on suit en alternances trois histoires, trois récits gigognes qui sont propices aux digressions et aux changements soudains de directions. Pour couronner le tout, il n'y a pratiquement aucune scène dialoguée. 95% du temps un narrateur en voix off accompagne les images. Usant régulièrement du distance ironique, déjouant les attentes ou désamorçant les conventions, la voix off est régulièrement un moteur comique qui n'est pas sans faire penser aux œuvres précoces de Greenaway (Vertical Features Remake ou The Falls), mais par moment le ton se fait grave, poignant, très littéraire quand on analyse à la loupe les dynamiques relationnelles d'un groupe de personnages ou que des confessions épistolaires sont lues. Il y a indéniablement des longueurs, mais il y a au moins une dizaines de chapitres hyper bien dans des registres totalement différents (l'un d'entre eux est par exemple une biographie fictionalisée de l'architecte Argentin Francisco Salamone). Un chef-d'oeuvre. |