L'estampille 'film kurde' est ici un peu usurpée, vu que le réalisateur a quitté le Kurdistan adolescent et fait ses classes en Italie et en France. Le film est d'ailleurs une coproduction Franco-Allemande. En soit ce n'est pas un problème, mais dans les faits, difficile de ne pas y voir la cause de ce qui rend ce film assez bancal. En effet, on lance dans la campagne conservatrice kurde deux personnages incompréhensiblement progressistes. Deux personnages auxquels le réalisateur et surtout le publique occidental s'identifient mais dont l’existence même semble totalement artificielle. Un peu tout le film est comme ça: une stylisation ambiguë. Le film s'ouvre sur une séquence d'humour très noir, enchaîne sur de la comédie familiale (la mère qui propose des épouses à son fils), mais après la comédie semble disparaître presque totalement (ou les maladresses du scriptes sont-elles à prendre au deuxième degré?). Le film, avec l'omniprésence des chevaux, joue avec les codes visuels du Western et aussi certains de ses codes narratifs (a new sheriff in town). On n'est pas dans la stylisation pure vu que l’absence de voitures est justifiée par le récit, mais pourtant pas un personnage ne s'étonne de la situation, etc, etc. Comme en plus l'intrigue n'est pas terrible et qu'il y a des traces visibles d'un remontage post-prod, difficile de s’emballer. Golshifteh Farahani est très belle, mais on le savait déjà (étrange par contre de la voir dans un film qui pourrait être iranien, mais qui n'a pas les contraintes du cinéma iranien: gros plans, chevelure, embrassades). |