Film: NIFFF 2014

Frederico () a dit:
22 films récents vus.



Blind
Réalisation et scénario par le co-scénariste de Joachim "Oslo, 31 août" Trier. Une aveugle imagine des histoires cathartiques et tente de retrouver une place dans le monde et dans son couple. Régulièrement très impressionnant et inventif formellement (le film jouant sur le fait que 95% de se qu'on voit est en fait le produit de la psyché de l'héroïne - comment elle imagine ses histoires, comment elle visualise le monde autour d'elle) et puissant sur l'intimité, le rapport à l'autre, l'image qu'on se fait de soi.
Prix du meilleur film européen.




Dancing Karate Kid aka Ryûkyû Battle Royale
Un danseur de break débarque à Okinawa et se trouve un professeur de danse traditionnel qui, en douce, lui apprend le karate. Étrangement, la trame typique du film de danse voudrait qu'il y ait opposition initiale entre les genres, puis succès grâce à l'hybridation, mais ici, dès le départ, il y a respect et intérêt mutuel entre les styles (traditionnel et contemporain) et même entre les formes (danse et karate). Même les antagonistes de l'école de karate concurrente ne voient rien à redire à cette dance de combat (à l'exception peut-être de un personnage à un moment). La comédie est très drôle et très imaginative avec notamment de cocasses effets de montage.

Jossy's
Comédie sur un groupe de fille façon bioman par l'auteur de Hentai Kamen (le super-héro avec un slip sur la tête). Si HK ne tenait pas la longueur, là on rigole franchement avec un spectre qui va du non-sens à la comédie verbale en passant par des effets de rythme (élipses soudaines ou au contraire plan interminables).

Housebound
Comédie gigogne de Nouvelle Zélande. Une jeune femme coincée dans l'adolescence et plus pied-nickelé que véritablement criminelle se voit assigné à résidence chez sa maman. Problème: cette dernière pense qu la maison familiale est hantée. La force de cette comédie, c'est que non seulement son récit est très astucieux et remarquablement construit, mais en plus il y a un implacable crescendo, autant dans l'action que dans la comédie. Le film a d'ailleurs remporté la récompense suprème.

The Suspect
Espionnage-action de corée du sud. Le référent c'est clairement Bourne Ultimatum et on tente de surenchérir dessus à mort. La scène de gare devient une scène de supermarché, on à aussi droit à un groupe secret de super-agents qui donne lieu à des duels d'anthologie (ou en tout cas qui voudraient l'être) on a également droit à des poursuites en voitures à travers toute la ville... Si la copie n'est pas à la auteure de l'original sur les questions de découpage de l'espace (le jeu des points de vues de la gare est posé mais pas exploité dans le supermarché), le filmage et le montage hyper-nerveux fonctionne à plein et les séquences en voiture sont tout bonnement hallucinantes au point qu'on ne comprend pas comment elles sont même possible autant d'un point de vue purement logistique que pour l'organisation de la montage de matériel filmé en trois plans par secondes durant 10 minutes.

White Bird in a Blizzard
Très joli cast pour ce film en deux temps de Greg Araki. Premier temps, la mère d'une ado disparaît sans laisser de trace. L'ado vit sa vie comme si de rien n'était et dresse le portrait de sa famille à une psy qu'elle est frocée de voir. Deuxième temps, l'ado revient en ville après une année d'université, retrouve ses anciens ami et soudain la disparition de la mère est vue sous un angle nouveau, un mystère qui malgré tout pèse et mérite d'être élucidé. Le problème c'est qu'Araki se met dans une situation très difficile: si on ne résout pas la disparition de la mère, le film laisse un goût d'inachevé, si ça devient un who-done-it avec un tueur qui surgit de nul part, c'est un peu nase. Il choisi une de ces deux voie, ajoute une pirouette venue de nul part, mais ne s'en tire pas véritablement.




Honeymoon
Indie américain. Un couple part en lune de miel dans le chalet au bord du lac de la famille de madame. Tout commence très bien, puis le malaise s’installe au sein du couple. La progression est très bien exécutée et la tension palpable. Sur l'idée de base du scénario, il me semble très difficile de faire un meilleur film. Le problème c'est que l'idée de base (que je ne peux révéler sans spoiler l'intrigue) ne me semble pas très intéressante.

Inumber Number
Flic infiltré chez les gangsters version Afrique du Sud. Assez lourdaud et avec un style bien Guy Richie '90s, mais cela reste trépidant.

Monsoon Shootout
Polar arty indien. Un jeune flic débarque dans la police criminelle et découvre que tous le monde est pourri. Dans une opération qui part en sucette, le héros est confronté à un choix et les trois options qui s’offrent à lui sont ensuite explorée par le film. C'est pas mal, mais le réalisateur tente d'être virtuose et ne l'est que rarement. Dommage, car on ne peut qu'imaginer le film assez génial que ça aurait pu devenir dans les mains d'un Johnnie To.

Short Peace
Omnibus d'animation supervisé par Otomo. Intéressant panel de techniques, mais les récits ne sont pas très palpitants.

The Mole Song
Flic infilitré chez les gangsters version Japon. L’inénarrable Miike lance son film avec un rythme enlevé et une bonne dose de comédie, mais contrairement au jouissif Why Don't You Play In Hell de Shion Sono, il ne tient pas la distance. Et comme le film dure plus de deux heures...

Tommy
Polar venu du froid. Après que le coupe se soit planqué à l'étranger, la femme d'un braqueur revient au Danemark pour réclamé la part qui leur est due, mais il y a de la traîtrise dans l'air. L'actrice principale est très crédible dans son personnage de jeune maman qui en a vu des vertes et des pas mûres en étant la copine d'un loubard (on pense un peu à la Maggie Cheung de Clean) et l'idée d'un film hanté par un absent (Tommy, le mari) fonctionne bien, mais rapidement le récit devient inintelligible. Ce n'est pas rédhibitoire, mais c'est un problème.

Young Detective Dee
Tsui Hark aux manettes de cette prequel qui mélange kung-fu, 3D et enquête policière. Régulièrement impressionnant, mais un poil longuet.




Open Windows
Le réalisateur de Los cronocrímenes (virtuose Timecrimes) se retrouve aux manettes d'un film high-concept de commande: un thriller dont la quais intégralité de l'action se déroule sur un écran d'ordinateur. Chat vidéo, webcams, téléphones portables hackés, on démultiplie les points de vues sur cet écran unique. La limite du procédé, c'est que pour se renouveler sans cesse, pour inventer de nouvelles péripéties, de nouveaux rebondissements, le récit devient de plus en plus tiré par les cheveux, pour finir par le twist dans le twist dans twist... mais on est perdu en route et le discours que cela tient sur les technologies qui structurent le récit n'est vraiment pas très intéressant.

Ping Pong Summer
Comming of age movie dans les années 80 sur fond de vacances en famille et de tennis de table (entre bras cassés). Gentillet, mal ficelé et régulièrement mal joué.

Puzzle
Petite production japonaise, rejeton assez abjecte de Battle Royaleet de Saw. Il y a quelques bonnes idées de mise en scène, mais in fine ce petit exercice de cruauté et assez vain.

The Quiet Ones
Film d'horreur de la Hammer avec un joli cast (Jared Harris en tête). Très vaguement basé sur une expérience pseudo scientifique véritable des années septante où un groupe de personne invente un poltergeist et, à force de persévérance, parviennent à le faire se manifester. Dans le film c'est l'inverse: une fille hantée par un poltergeist est le sujet d'une expérience qui tend à prouver que si les manifestations du fantôme sont bien réelles, elle sont le fruit de la fille et non d'un véritable poltergeist... Bref... pas mal d'effets bidons et des scientifiques qui ne savent pas ce qu'est la méthode scientifique. Prises isolements, certaines scènes fonctionnent bien, mais le tout fait un peu collage sans fil conducteur bien tenu.

Yasmine
Kung-Fu Comedy du Brunei (!). Pas très drôle, pas très intéressant au niveau des chorégraphies, pas très efficace sur la romance, assez incompréhensible dans les rapports sociaux (Yasmine est séparée de ses copains car elle doit aller dans une école publique par faute de moyen du père... dont le salaire de bibliothécaire lui permet tout de même d'avoir une villa gigantesque pour lui et sa fille et qu'ils ait chacun leur voiture... on est en plein Tiny Times). Gentillet. Pourtant élu meilleur film asiatique du festival!




Controra
Une montagne de clichés de film d'horreur, le tout au premier degré et sans développement aucun. C'est assez bien produit quand même donc on reste à Bof.

Starry Eyes
Indie US. Une aspirante actrice vend son âme, littéralement, pour percer à Hollywood. Clichetonneux et PG13 sur les 9/10ème du film.




Danger Dolls
Comment un réalisateur de blockbuster dans les années nonante peut se retrouver à faire des films comme ce Danger Dolls qui ressemble furieusement à ce qu'un groupe de potes avec une caméra vidéo et un shareware d'effets spéciaux aurait pu faire dans les années nonantes! Le pire, c'est que ce nanar fauché et 100% au premier degré (ça se voudrait une charge contre le nucléaire), avec des tunnels interminables et répétitifs de crises existentielles d'héroïnes dont la condition de soldate empêche d'avoir une vie amoureuse... On sauvera des chorégraphies de combat assez imaginatives et exécutées avec diligence par des starlettes qui, à défaut d'être rompues aux arts martiaux, semblent en tout cas avoir une formation dans la danse.

Kung Fu Divas
Comédie d'action philipine. 2 bons gags et un niveau de production misérable.