J'ai pris beaucoup de plaisir à suivre ce film, d'abord, pendant la séance elle-même, ce qui n'est pas souvent le cas, n'est-ce pas? Ensuite, il vieillit (ah ah ah) très bien dans mon esprit malgré son côté mécanique. Les personnages, surtout la petite famille centrale, sont assez attachants pour qu'ils nous marquent, les parents pour leur émouvante déclaration d'amour, les enfants pour… SPOILER ALERT… je m'arrête là pour l'instant. Ce qui est le plus touchant, au fond, c'est tout ce qui est relatif au vieillissement « naturel ». Super mise en scène, pour le dire vite, "à la française", cadrée avec beaucoup de soin et d'inventivité, et en bonus avec le gag autoréflexif des apparitions du cinéaste et le rôle qu'il se donne. Bref, je le redis : du plaisir à tous les étages, même si certains personnages sont plus creux que d'autres (ceux au-delà des deux familles de base, en gros). |
2,5: entièrement d’accord avec Lolo. La singularité de la facture est d’autant plus appréciable qu’elle est mise au service de la recherche d’une signification de l’accélération du passage du temps. Ce film confirme s’il en était encore besoin à quel point la problématique des relations avec le temps, après celle connexe de l’espace dans les années 2010, est LA grande question de ces dernières années. Deux regrets (outre les disparités en effet dans la caractérisation des personnages): le côté surexplicatif de la conclusion (mais c’est une habitude chez lui) et, bien sûr, le conservatisme social inquiétant du discours développé (hormis sur le plan ethnoracial). Mais là aussi, rien de neuf. |
Ça ne m'arrache même pas une étoile. Il y a des bribes du savoir-faire de Shyamalan qu'on retouve ici et là (certains cadrages, les angles morts à coups de montage ou de hors-champs, les allumettes dans la grotte, le travelling latéral qui va et vient dans la scène autour du feu), mais quel atroce manque de grâce dans la conduite du récit ! On a l'impression qu'un synopsis a été fait sur des post-it et qu'on nous les lances les uns après les autres à la tronche. Ce manque de liant associé à des dialogues exceptionnellement mauvais m'ont rendu incapable de toute empathie envers les personnages. Du coup, il ne reste que les mécaniques du mystère et de son élucidation qui s'avèrent respectivement bancale et inintéressante. C'est apparemment une sorte d'adaptation de Château de sable, une BD de notre Frédérik Peeters national (en collaboration avec Pierre Oscar Lévy). Quelqu'un a lu ça ? |
Un bon cru pour Shymalan, trouvé-je. Dommage que le mot de la fin tienne SPOILER SPOILER SPOILER en une histoire de complot pharma. Ça tue une certaine poésie horrifique que le film parvient à imposer au fur et à mesure que le récit avance. On aurait pu en rester à une fable sur l'existence – toujours trop courte, que l'on vive un jour ou cent ans –, sur ce que le devenir provoque en nous de besoins et de regrets, si les personnages étaient arrivés dans cette crique paradisiaque un peu par hasard, par "chance", et non pas en raison re-SPOILER pseudo-scientifique et véritablement mercantile. |