Film: House of Gucci

Laurent (VU) a dit:
https://www.youtube.com/watch?v=uG65UuD2uC0

En voyant cette bande annonce (juste avant le plutôt pas mal "Last Night in Soho" – bientôt chroniqué supra), je me suis projeté dans une soirée Grottino arrosée, en séance de minuit, avec un Robert debout devant l'écran, rejouant les scènes de Jared Leto…

On avait raté le documentaire sur Maradona, va-t-on aussi passer à côté de ça? Sinon, quand on ne sait pas qu'un truc comme ça va sortir, c'est dur d'admettre que oui c'est réel.


Robert (pas vu) a dit:
Le film sort le 24 novembre ici, donc cela rentre dans le champs des possibles !!!!!
quand est-tu de retour parmi nous mon cher ?????


Laurent (VU) a dit:
je suis actuellement en Suisse jusqu'au 16 novembre. Je vais revenir d'ici fin décembre, mais ne sais pas encore exactement quand. Ce sera forcément un week-end et un début de semaine… je vous redis.


Robert (pas vu) a dit:
Redis-nous quand tu sais

Je suis dispo jusqu'au 23 décembre à minuit pour cette soirée de tous les possibles !


Laurent (VU) a dit:
Eh ben le lundi 29 novembre?
Ou alors après le 21 décembre?


Charles-Antoine () a dit:
29 novembre pourrait éventuellement fonctionner pour moi


Vincent () a dit:
2.5.

Il y a dans ce film deux mélanges qui font que je suis hésitant dans mon appréciation. L'un concerne le ton adopté, qui entremêle tragique (par la narration qui nous projette d'emblée le jour de l'assassinat de Gucci puis passe par un long retour en arrière, et par le motif du personnage central qui se voit peu à peu contraint de prendre les rênes d'un empire qu'il ne souhaite pas diriger) et comique (entre autres par la figure de Paolo Gucci, mais aussi les grimaces constantes de d'Adam Driver-Maurizio Gucci, les bouffonneries de Pacino-Aldo Gucci...). Mais ça prend difficilement.

L'autre mélange concerne l'histoire qu'on cherche à nous raconter, où la vie intime de Maurizio Gucci – qui permet d'expliquer son assassinat – croise l'évolution de la mode et des grandes marques de luxe qui, vers la fin du XXe siècle, ne parviennent plus par leur classicisme à suivre les nouvelles règles de la consommation, et se voient rachetées par des grands groupes d'investisseurs qui parviennent à relancer ces marques, mais qui ne sont alors plus que des symboles creux, un nom qui ne renvoie plus à aucun des fondateurs. J'avoue que cette histoire-là m'aurait plus fasciné que la facette privée qui compose majoritairement le récit.


Charles-Antoine () a dit:
A peine deux étoiles pour moi. Je suis tout à fait d'accord avec Vince, tout cela est fort bien, mais le second axe m'aurait plus grandement intéressé. Malheureusement, il ne se manifeste que via des signes discrets, à intervalle irrégulier.

Scott mélange ici deux séries de son cinéma des vingt dernières années, qui ne sont pas toujours disjointes d'ailleurs: son intérêt pour les sphères du pouvoir et de l'argent (Counslor, All the Money in the World, American Ganster) et son goût pour les histoires de rivalités fraternelles, insérées dans des jeux de successions ou d'ascensions (Gladiator, Exodus, The Last Duel). Et je dois bien admettre que, en dehors d'une nouvelle incrimination qui ne s'embarrasse guère de féminisme, je ne vois pas trop ce qu'il essaye de dire de singulier ici.


Laurent (VU) a dit:
En effet décousu et assez platement illustratif, mou dans l'ensemble, malgré le potentiel, certes celui du sujet (via le parcours de l'avocat qui finit par enfumer tout le monde), mais aussi celui de ses figures grotesques sous-employées.

Pas de problème – évidemment – en ce qui me concerne avec une galerie de caricatures, si elles sont véritablement hors normes et si elles expriment les excès d'un monde en crise et l'inversion du tragico-mythologique. Mais Scott n'ose pas vraiment, n'est décidément pas Sorrentino ou Scorsese (ni même le Ryan Murphy de la série American Crime, plus particulièrement l'excellente saison sur le meurtre de Versace). Par ailleurs, sa représentation de l'Italie, bien qu'un peu moins (cala)miteusement touristique que dans son précédent film sur l'enlèvement du petit Getty, rate complètement la tension entre local et global qui devrait être, une fois de plus, au cœur du sujet. Enfin, l'utilisation des musiques préexistantes – à première audio-vue, il faudrait creuser – n'a d'autre fonction que de renvoyer à un certain esprit disco-eighties. Triste quand on convoque par exemple Here comes the rain again d'Eurythmics et qu'on la plaque bêtement sur une scène où le jeune couple Gucci découvre le luxe de leur appartement new-yorkais.

Je ne retiens au fond de positif que la confirmation du fait que Lady Gaga, déjà très convaincante dans A Star is Born, crève l'écran par son physique "authentique", ses expressions pleines de gouaille, comme une image de l'héroïne populaire comme on n'en fait plus. Elle arrive même à faire exister le faux accent italien dont sont inexplicablement affublés les héros parlant entre eux anglais… Formidable, d'autant plus que, face à elle, tous les cadors apparaissent comme enfermés dans leurs vaines gesticulations sans relief.