Brillant remake (incroyablement proche) d'un film d'Edmund Goulding de 1947, ce neo-noir de belle tenue étonne par son classicisme, sa somptuosité (cast, décors, costumes, facture) et son aptitude a prendre le temps de développer son intrigue en deux temps. Je ne peux que vous le recommander, même si le propos très oedpien développé par le film n'est pas franchement ma tasse de thé. Seul reproche que l'on peut faire au film de Del Toro comme à son film (et roman) source est l'anachronisme de la situation qu'il décrit puisque les break shows et autres "cirques" du genre avaient, à ma connaissance, pratiquement complètement disparu aux Etats-Unis à partir du milieu des années 1930. |
J’ai trouvé ça bien fait (malgré de drôles d’options de filmage en travelling grand angulaires quasi Lanthimos), plutôt bien joué (surtout le couple Toni Colette - David Strathairn dont les personnages sont les plus attachants du film). L’ambiance du cirque et des attractions foraines est joliment recréée, tout comme la ville très art deco Gotham ensuite. Mais voilà tout cela reste tellement, mais tellement gentillet, ce qui est étonnant en regard de la noirceur supposée. J’ai l’impression que ce réalisateur donne un côté Disney à tout ce qu’il touche et sans avoir l’originalité stylistique d’un Burton. |
Reconstitution décorative pour 1 heure d'exposition, suivie de 50 minutes d'exposition avant qu'arrive enfin l'intrigue. Pas de bol, elle ne prend jamais corps, se résout en deux temps trois mouvements avec une conclusion en mode gag Carambar. En lisant le plot du Nightmare Alley de Goulding sur wikipedia, on constate que la version de Del Toro transforme pratiquement tous les enjeux ou, plus exactement, les fait disparaître. Et ce n'est pas comme si Del Toro était plus près du roman original, car là aussi les enjeux sont totalement différents ! Une étonnante triplette qui mériterait une analyse comparée. |
Surtout pour la 1ère partie au cirque, m'a paru plus convenu ensuite. |