David "Ghost Story" Lowery adapte Sir Gawain and the Green Knight. Un récit chevalresque (une arthuriade - Gawain c'est Gauvain en français) en vers de la fin du 14ème apparement signé d'un des pères fondateurs de la littérature anglaise (signé est peut-être un abus de langage vu que l'auteur est anonyme). Mélange de fable morale et de récit initiatique, Lowery prend de larges libertés avec le récit original (la trame est similaire, mais la conclusion change et les forces qui ont agi en coulisse pour mettre le héros sur les rails ne sont pas les mêmes). Sans être aussi extrême qu'un Titus, le film opte pour une stylisation assez forte. Cadres, décors, costumes, langue... une théâtralité qui contraste avec les troubles très humains de Gauvain (superbe Dev Patel), la gouaille d'un jeune roublard (impressionnant Barry Keoghan) ou la félinité d'Essel (captivante Alicia Vikander). Je laisse à Charles le plaisir de s'occuper de la question d'avoir Gauvain interprété par Dev Patel. Je dirais seulement que le film à un peu le cul entre deux chaises, car il n'est pas dans une tradition du ballet ou de l'opéra ou l'apparence des interprètes n'a peu ou pas de corrélation avec leurs personnages car seuls Gauvain, sa mère et ses soeurs sont interprétés par des acteurs aux ascendances indiennes. Pour autant, cette question n'est jamais problématisée ou même évoquée dans le récit. Ça le mériterait pourtant vu que dans cette adaptation c'est la mère, Morgause, qui tire les ficelles. Étrange... En tous cas, la certitude c'est que Patel avec tignasse et barbe a la classe royale. Assez pour devenir chevalier voir même succéder à Arthur ? Le film vous le dira. |