Film: Ookami Kodomo no Ame to Yuki - Wolf Children

Frederico () a dit:
C'était sorti uniquement en VF à Lausanne en 2013(?) sous le titre 'Les Enfants loups, Ame et Yuki' et je croyais que Vincent l'avait vu, mais a priori non, donc je me permets de le mettre en non-éligible pour 2014.

Il s'agit du sixième long métrage de Mamoru Hosoda. Les trois premiers sont a priori d'un intérêt moindre (2 Digimon et un One Piece, des grosses licences pour enfants et ados), puis c'est La traversée du temps (suite/remake d'une oeuvre littéraire) et Summer Wars (scénario original - 3 étoiles au Grottino 2010). Avec Les enfants loups, Hosoda collabore au scénario pour la première fois, co-scénarisant avec Satoko Okudera, scénariste de ses deux précédents films.

On est en style classique, ponctuellement et discrètement épaulé par l'informatique (rotations des véhicules, séquences de course en vue subjective, etc). La particularité graphique vient d'un trait léger et d'aplats résolument monochromes sur les personnages. Pas le moindre ombrage, dégradé où effets classique de bi ou tri-chromie (utilisé classiquement pour modeler les visages ou donner du volume aux cheveux et aux vêtements). Passer la surprise initiale, ça fonctionne plutôt bien, d'autant que l'animation est régulièrement impressionnantes dans ses détails et sa complexité, car on a affaire à des personnages très mobiles qui en plus se transforment, vu qu'il s'agit d'une histoire de loups-garous.

Il est plus juste de dire que c'est une histoire dont plusieurs protagonistes sont des loups-garous, car finalement l'histoire est un mélange de coming of age pour les deux enfants, de comment vivre avec une différence, et la chronique d'une mère courage qui se bat avec une énergie intarissable pour élever seule ses deux enfants contre société, vent et marée.

Sans être bouleversant, le film sonne juste et son ampleur (plus d'une dizaine d'années sur deux heures de film) lui donne un souffle tout particulier, d'autant qu'il va rarement là où on l'attend. Ce qui me fait mettre 4 étoiles, c'est la mise en scène d'Hosoda qui est plusieurs fois d'une inventivité, d'une puissance et d'une grâce qui forcent le respect. La séquence de montage où on voit la mère réaliser qu'elle est tombée amoureuse et d'une finesse exceptionnelle, le travelling avec time-lapse, où on voit les enfants passer de classes en classes en grandissant est extrêmement ingénieux et une séquence de confession où un rideau au vent tour à tour masque et dévoile les interlocuteurs est tout simplement magique.

Si on doit trouver un défaut, je dirai que le design des loups anthropomorphique qui conservent leur chevelure d'humain n'est pas très heureux. Par chance, on ne les voit finalement que peu sous cette forme.