Ce polar tunisien sorti au CityClub Pully mêle crimes mystérieux, errances dans la nuit de Tunis et contexte politique. Des personnes sans rapports apparents s'immolent par le feu, les enquêteurs déambulent dans les bâtiments inachevés du Jardins de Carthage, grand projet urbain inachevé pour cause de chute du régime, et des lignes de fractures apparaissent au sein de la police à cause d'une commission d'enquête sur les crimes sous Ben Ali. Le réalisateur, Youssef Chebbi, cite Cure de Kiyoshi Kurosawa comme possible influence. Durant la séance c'est à Oshii que j'ai pensé, ou plus généralement à certains anime où la nature des crimes donne le sentiment qu'on danse à la frontière du fantastique (en y réfléchissant, c'est peut-être parce que les morts semblent être des suicides plutôt que d'être des meurtres rituels ou le fait d'un serial killer qui me pousse à relier cela à des anime plutôt qu'à des choses comme True Detective). ATTENTION ON SPOIL DUR PLUS BAS La différence majeure c'est que, dans un anime, la mécanique et la motivation des crimes serait explicitée. Ici, un pan du voile est levé, mais le film s'achève en laissant beaucoup d'ambiguïté et demande au spectateur de... remplir les blancs (plutôt que de connecter les points si vous voyez la nuance). On a aussi le sentiment d'avoir assisté à une sorte de parabole à portée politico-historique qui nous échappe en grande partie. 2 étoiles est peut-être un peu sévère, mais 3 serait un poil généreux. |