Comme c'est sorti en avril en France, qu'il y a eu les bandes annonces en salle à Lausanne il y a belle lurette et qu'il n'est plus dans la liste des films à venir sur le site de Pathé, on va dire qu'ils on soit renoncé à le sortir, soit qu'il est resté à l'affiche 2 semaines avec son titre 'français' et qu'il m'est passé sous le nez. Donc rattrapage avant l'heure. Primée à Locarno l'an dernier pour ce rôle, Brie Larson campe une surveillante cheffe dans un petit centre d'hébergement californien pour jeunes en difficultés. La chronique douce-amère, régulièrement poignante, tourne autour d'un rappeur taiseux sur le point de devoir quitter ce cocon sans être certain de s'être reconstruit assez solidement après avoir été brisé, une jeune fille peut-être victime d'abus, la jeune surveillante qui se lie à cette dernière et peut-être projette sa propre histoire sur elle et son compagnon qui tente de construire quelque chose avec cette jeune femme pleine d’énergie, de joie, de vaillance, mais dont une part d'ombre et de douleur lui reste irrémédiablement (?) inaccessible. Un truc marrant du film, c'est qu'il y a un travail de réduction qui a été effectué par rapport à la réalité de lieux tel que celui représenté. Les documentaristes plaisantent parfois qu'ils veulent pousser un de leur sujet sous le train pour avoir du matériel utilisable. Ici, le travail de recherche en amont a donné un matériel trop mélodramatique, trop intense, sautant d'un extrême à un autre trop rapidement pour convenir aux exigences de crédibilité de la fiction. Une nuance, un équilibre et une forme ont donc dû être trouvés. |