Richard Ayoade est un réalisateur anglais qui a fait un film pas mal en 2010: Submarine, un comming of age movie assez stylé et vaguement andersonisant (un goût du prop vintage et de l'humour distancié). Assez différent en terme de film-making par contre, Ayoade livrant quelques fulgurances au montage que le style de plus en plus posé d'Anderson ne propose pas. Ce The Double ne fonctionne malheureusement pas aussi bien. Adapté de Dostoïevski, un mâle résolument beta voit entrer sa version alpha dans son univers. On joue la carte d'une sorte uchronie quelque part entre Eraserhead et Brazil, mais plus qu’angoissant comme le premier ou caustique comme le second, c'est surtout pesant. Quelques bons moments demeures, et on ne peut pas complètement rejeter des affectations comme l'emploi de pop japonaise des années soixante (The Blue Comets), mais bon... Eisenberg dans le double rôle est pas mal, mais pas aussi jouissif que Cera dans Youth in Revolt. Sur un thème similaire il y a un Denis Villeneuve, Enemy, qui sort bientôt. |