En réalité 2,5 étoiles, car je surnote un peu en raison d'une surprise plutôt agréable. Après toutes ces suites sous forme de remakes nostalgiques et ennuyeux, assortis de leur Legacy cast insupportables, je m'attendais au pire. Or si le film reprend bien l'essentiel de la trame narrative de son illustre prédécesseur (un des plus beaux mélodrames masculins du tournant des années 2000, en dépit de son discours protofasciste), ce n'est pas pour en faire un remake, mais une vraie suite, dont la pertinence se mesure, comme souvent dans les meilleurs cas (Blade Runner 2049), à l'aune des écarts que le film s'autorise vis-à-vis de son antécédent. J'ai été notamment frappé par l'abandon de la thématique du pouvoir mystificateur de l'arène au profit d'une réflexion sur l'idéal démocratique, sur les vulnérabilités de ce système, et la place de la sauvagerie (des animaux), de la fraternité, de la non-violence et de la logique marchande dans tout cela. Difficile d'en dire plus sans divulgâcher, mais je vous assure que ce film, en même temps anticapitaliste, raciste, misogyne, démocrate et homophobe, est à mon avis bien plus divertissant que Napoléon. Mais peut-être le verrez-vous d'un autre oeil. |
On sait que les écrits "historique" que l'on a sur la rome antique sont presque autant de la fiction que ce qui peut être écrit pour un film comme Galadiator II, mais on notera quand même que Caracalla a officiellement été assassiné alors qu'il faisait une pause pipi au bord d'une route de la Turquie moderne par un soldat mécontent de ne pas avoir été promu centurion (mais probablement poussé à l'action par le même personnage que dans le film). Curiosités historique à part, si comparer ce film au précédent fait ressortir les thèmes nouveaux, comparer cette histoire à l'Histoire fait aussi ressortir des éléments de discours. Par exemple, la traditionnelle glorification des militaires dans ce genre de film fonctionnerait un peu moins bien avec un Caracalla réputé pour être un soldat avant d'être un empereur et haï par tous sauf l'armée. Quoi qu'il en soit, le film fonctionne plutôt bien, malgré un emploi un peu maladroit de l'imagerie informatique et le charisme douteux de Paul Mescal. Comme Charles-Antoine boost à trois je vais raboter à deux. PS: Un troisième film serait déjà en chantier, donc on risque bien d'avoir droit à l'empereur Héliogabale, ce qui fait un peu peur. |