Reygadas fait le portrait kaléidoscopique d'une famille de bobos mexicains qui vivent à la campagne. Sous l'image de la famille idyllique dans son paradis champêtre, mouronne les feux de la lutte des classes, des tensions entre mexicains indigènes et issus de la colonisation / immigration et de l’addiction (à l’alcool, au sexe). Formellement, pour le plus grand bonheur de Robert, notre ami mexicain se pique d'un format 4:3, mais aussi use et abuse d'un effet lenticulaire ou de post-production qui floute la périphérie et donne un effet pseudo-fish-eye par duplication... Même si la fin du film donne des pistes pour comprendre la logique de son emploi, ça reste assez cryptique et parfois même pénible durant le visionnement. Longtemps on pense qu'il s'agit d'un point de vue de chien (la famille en ayant une meute et la caméra étant souvent très basse et mobile), mais ça ne tient pas la route. Sinon il faut ajouter que la photo est assez étonnante et donne lieu à quantité de moments d'une grande beauté. Au bout du compte, c'est deux heures d'une histoire un peu con con, d'une beauté inégale, mais qui a la politesse, assez inédite chez son auteur, de connaître quelques moments d'humour. |
Arrive chez Pathé le 20 février. |