Refus quasi systématique de la voix synchrone, du raccord, du plan fixe ou de la prise à hauteur d'homme (quelle insistance sur les vues en plongée et surtout en contre-plongée), omniprésence de la voix-over, ce film met son esthétique au service d'une exploration permanente des limites et des frontières (dedans/dehors, les continents, le relationnel, la marée, culture/nature, brune/blonde, etc.), de l'hésitation, de la force et de la conviction qu'il faut pour les franchir... avec une candeur embarrassante qui dépasse l'entendement.
Franchement, j'ai apprécié le film par son côté "modeste", qui tente de creuser davantage le sillon sur la crête de Tree of Life et The New World, on se croirait même dans Marienbad par moments, mais c'est en même temps très triste de voir une oeuvre devenir la caricature d'elle-même; et cela au point de ne plus rien développer de nouveau, de tourner à vide sans plus faire surgir d'enjeux intéressants (et autres que les soucis d'un homme vieillissant qui vacille entre le chrétien inquiet et le panthéiste impénitent). |