Film: Gambit

Frederico () a dit:
Comédie criminelle pseudo-anglaise (production américaine, réalisateur américain, scénario des frères Cohen) où le curateur(Colin Firth) de la collection privée d'un magnat de la presse (Alan Rickman) tente d'arnaquer son patron par le truchement d'un faux Monet et de la véritable descendante texane d'un soldat de la Big Red One (Cameron Diaz - la descendante donc vu qu'elle ferai un étrange soldat et que personne penserai à l'appeler Big Red One) qui l'aurait embarqué de chez Goering.

Le gros problème de ce film c'est que son fleuret est tellement moucheté que presque toutes les pistes de comédies et de film d'arnaques "classiques" sont écartées. La prolo du Texas qui débarque dans la bonne société anglaise? Pratiquement rien. L’escroc amateur qui est débordé par la situation? A peine plus. La fille qu'on croit être stupide mais qui le sait et qui en joue pour arnaquer tout le monde? Nope. L'arnaque dans l'arnaque avec trahison du traître trahi et les rebondissements qui vont avec? Pas vraiment.

Si les clichés en sont devenus, c'est parce qu'ils fonctionnent. Je conçois qu'on puisse ne pas vouloir jouer sur la surenchère (ce que certain font très bien - cf. The Thieves), mais esquisser ces pistes sans oser les exploiter, ça donne au spectateur un sacré goût d'inachevé.

Heureusement, le film trouve tout de même un peu de sel et d'allant dans plusieurs séquences autour de l'hôtel Savoy, dont une merveilleuse discussion dont la lecture double est soulignée par les réceptionnistes. Je pousse même à deux étoiles car la tarte à la crème des industriels japonais qui passent pour des débiles mentaux avec leur obséquiosité et leur anglais caricatural est ici une ruse ou plutôt un jeu de leur part pour se moquer de leurs vis-à-vis. Un élément qui aurait dû constituer une piste à suivre pour le film dans son ensemble: utiliser les clichés pour les déjouer.