Pour les championnats du monde de Ping Pong de 1991 au Japon, les équipes nationales des deux Corées se retrouvent au gré d'un décision politique (et donc contre le leur de gré!) fondues en une seule délégation. L'objectif politicien est de donner une manifestation concrète et symbolique des tentatives de détente, mais rapidement les sportifs voient également là une opportunité de détrôner la Chine. Plus que les enjeux sportifs (dont le filmage n'est d'ailleurs pas très éclairant sur les enjeux de la discipline), le film se focalise sur les liens qui se tissent entre les deux groupes de jeunes gens qui doivent cohabiter durant cette aventure japonaise. Basé sur des faits réels, le film, pour sa dramaturgie, fait des choix brutaux (ainsi on ne verra rien des compétitions masculines, ni des compétitions individuelles alors que la meilleure coréenne du nord atteint la finale du simple dame) et prend des libertés assez grandes (changement des tenues, changement de l'ordre des matches et vraisemblablement plus - anémie? bagarre? discours de la joueuse chinoise? Demi-finale?). Etonnamment, la fin qui fait passer le sous-texte lesbien en texte de façon hallucinante (mais très émouvante) est lui amplement documenté. Difficiles de blâmer ces choix (à part la bien inutile et heureusement fugace représentation des chinoises en "méchantes") tant le film fonctionne autant dans ses aspects comédiques (mention spéciale à Cheol-Min Park, impayable en coach exubérant de la Corée du Sud) que dramatique (à la sauce asiatique, c'est-à-dire qu'on ose l'excès sans une once de deuxième degré, et ça marche). On remarquera qu'une figure qui saute au yeux dès l'introduction (le filet qui sépare la table comme la JSA la Corée) est explicitée de façon déplacée en prélude de la finale, mais heureusement rattrapée par l'épilogue. |