J'y suis allé un peu dubitatif, persuadé que Scorcese & Co. n'avaient plus grand chose de nouveau à dire sur l'argent et les autres enjeux de notre époque. Je me contenterai de dire que c'était une erreur et que je suis curieux d'en discuter avec vous: 3,5. |
Jean-Baptiste Thoret (critique, entre autres, à Charlie Hebdo): "Au fond, Le Loup de Wall Street, c'est Casino passé à la moulinette fadasse de la petite forme télévisuelle." La discussion s'annonce corsée. Affaire à suivre... |
Est-ce qu'ils honorent toujours à Charlie Hebdo la tradition maison lancée par Manchette de ne pas voir les films avant d'en parler? En tout cas on a la certitude que ce Thoret n'a pas allumé sa télévision durant le XXIème siècle. Mon excuse pour ce commentaire acerbe c'est la frustration de ne pas pouvoir mettre 4 étoiles au Grottino pour le final de Treme! |
Pour ceux qui ne le connaîtraient pas, Jean-Baptiste Thoret est un vrai débile, le représentant jusqu'à la caricature d'une cinéphilie franchiourde et fétichiste qui donne raison à tous les détracteurs de l'auteurisme. Si d'aventure vous en doutiez, n'hésitez pas à écouter l'émission hebdomadaire qu'il anime sur France Inter (ou à lire un de ses livres):http://www.franceinter.fr/archives-diffusions/652794/2013-08 |
Plusieurs longs tunnels de dialogue ou monologue/harangue font que je ne suis pas aussi enthousiaste que Charles. Mais le film est une bonne surprise, avec des scènes parfois burlesques, parfois proches du cauchemar éveillé... Il aurait été une réussite s'il avait aligné un peu plus de moments de cette sorte. DiCaprio oblige, on pense beaucoup à son incarnation de Howard Hughes, ou encore à son personnage dans "Catch me of you can", toujours en fuite. Pour Thoret, celui-ci espérait une dimension un peu plus politique, et formellement plus flamboyante (ce qui est en effet rarement le cas, sauf dans certaines scènes précitées). Et sa comparaison avec la TV ne se veut pas désobligeante pour ce média-là; Thoret pointe plutôt des différences formelles et narratives, pour critiquer la forme du film de Scorsese, inadaptée selon lui. Par ailleurs, le fait qu'il soit, précisément, très critique montre qu'il n'est pas si auteuriste que cela. Et il mentionne un des derniers plans du film, donc il l'a vraisemblablement vu... |
les débats animés du Masque et la plume ajoutés à ceux cités ci-dessus me donneraient presque envie de voir le film je dois dire... |
2,5 Un film excessif, parfois un peu fatigant et chiant. Mais j'avoue une certaine admiration qu'un cinéaste aussi installé que Scorsese fasse un film aussi mal élevé! |
Il y a plusieurs bons moments de comédie. Mention spéciale à Jonah Hill quand il déconne en essayant de se retenir de rire. Après, le film est quand même problématique... la vague de postulants après l'article de journal, l'agent du FBI dans le métro et le plan final sur les kiwis semble dire: Et vous? Voudriez-vous devenir un Jordan Belfort? Le problème (ou est-ce un choix assez insidieux) c'est que la question est formulée d'une façon qui cache les conséquences des actions de Belfort. Ça peut être un choix scénaristique insidieux dans le sens que Belfort ne pense pas du tout aux victimes de ses malversations et c'est aux spectateurs par eux-même d'être meilleur que lui. Cela dit, le refus de tout didactisme vide la problématique de sa complexité et de ses potentielles ambiguïtés morales. On comprend que des règles sont violées, mais on ne sait pas quelles sont ses règles et du coup on ne peut pas s'interroger sur leur à-propos (pour ce qu'on en sait, ces règles ont peut-être été mises en place par le lobbying de grand nom de Wall Street pour préserver leur domination). On comprend qu'il y a des victimes (la première femme de Belfort l'incite à gruger des gens qui peuvent se le permettre), mais doit on se dire qu'ils sont victimes de leur propre rapacité (ceux qui on vu la série Hustle savent qu'on ne peut pas arnaquer un homme honnête)? Et même si c'est le cas, est-ce que ça exonère les arnaqueurs? Il y a aussi la question des petites entreprises. Le penny stock des deux gars dans leur garage et leur technologie radar, il est bel et bien vendu et la société capitalisée. Quel est l'impacte économique et sur la créativité quand d'un coup tout et n'importe quoi peut se trouver financé par des introductions en bourse? Sujet important, sujet riche, sujet intéressant, mais réduit pratiquement à néant. In fine, je trouve qu'on rit un peu jaune et qu'on a de la peine à compatir au spectacle des déboires de ce pauvre riche quand on sait qu'il a touché un paquet de pognon pour les droits de son livre alors que nombre de ses victimes attendent encore leur indemnisation, Belfort profitant d'une faille dans son accord avec la justice pour ne pas payer alors qu'il en a les moyens. PS: Sacré tempête en Méditerranée! |
Moi j'ai juste jouit devant ce trip halluciné et, comme nous le dit Belfort à plusieurs reprises, je n'ai rien, et surtout ne veux rien, comprendre à tous ces micmacs financiers ! Si on m'avait vendu le film comme un digne successeur de Fear and loathing in Vegas j'y aurais couru dès le 1er jour de sa sortie et il aurait fini dans mon top 3...argh Sex, drug and rock&roll on a fucking 50m yacht, baby, yeah !!! |